Auteur : Docteur Alberto ALBERTI, psychiatre, psychothérapeute, élève direct du Docteur Roberto Assagioli. Cet article est extrait du livre « Qu’est-ce que la psychothérapie? » de Tan NGUYEN (Dunod, 2005). La souffrance psychotique ne concerne pas seulement les malades mentaux, mais se révèle comme tendance chez certaines personnes « normales ».
Assagioli écrit que la psychosynthèse est « une conception dynamique de la vie psychique, comme un combat entre une variété de forces conflictuelles et opposées et un centre unificateur qui tend à les mettre en synthèse harmonieuse ».
Selon ce point de vue, l’homme semble se mouvoir entre le Soi et le Non-Soi, entre être ce qu’il (elle) est et être différent de ce qu’il (elle) est, entre être ici et ne pas être ici, entre la vie et la mort, entre la santé et la pathologie existentielle, entre la tendance à la synthèse et celle à la dissociation.
Le Soi est l’expérience principale et fondamentale de la vie humaine : par elle, l’homme fait l’expérience de son identité réelle, être ici complètement et totalement présent, en relation avec l’être-là des autres et de toutes les choses, en syntonie avec l’être-là de toutes les formes de vie et l’univers entier. C’est une expérience de synthèse, qui peut se révéler soit d’une façon directe, dans sa complétude, ou indirectement, dans ses expressions. Nous pouvons dire que chaque geste d’union, de solidarité et de coopération, chaque sentiment exprimé partagé, chaque expansion de la conscience, chaque acte de volonté, en d’autres termes, chaque geste de synthèse est une expression indirecte de notre Soi et tend à nous rendre vivant, réel et complet.
Au contraire, le non-Soi est une expérience de division et de séparation. Il n’a pas de consistance en lui-même : il trouve son origine dans le vide de l’expérience du Soi.
Nous pouvons considérer la souffrance psychotique comme le maximum d’expression de la suprématie de la tendance entropique vers la division et la multiplicité, sur la tendance syntropique, vers l’union et la synthèse. A cette occasion, nous avons l’intention d’analyser deux aspects significatifs d’une telle souffrance :
- La souffrance de la dissociation.
- La solitude dans la souffrance.
- La solitude de l’âme
La souffrance de la dissociation
Il semble que dans l’inconscient collectif inférieur de l’humanité, il y ait une tendance entropique vers la désintégration et la fragmentation. C’est un potentiel de scission, une présence sombre qui semble prendre racine et se révéler dans une condition de vacuité intérieure caractérisée par l’absence d’expérience du Soi. C’est un manque : comme un « rien » qui devient présent comme s’il y avait « quelque chose », comme un trou qui enfle et se dilate pour apparaître. C’est la scission originelle de l’homme entre l’angoisse de n’être rien et le désir d’être Dieu. C’est la peur de sa propre désintégration et dissolution et, en même temps, un désir d’omniprésence et d’omnipotence, c’est un délire mégalomaniaque qui tire son origine de la peur du néant.
Cette dualité est le principe de division, le commencement de chaque séparativité. Il semble que, depuis l’inconscient collectif inférieur de l’humanité, il pénètre, par la porosité accrue de la membrane psychique, dans l’inconscient inférieur individuel de ces sujets prédisposés aux maladies psychotiques, et de là, il exerce une pression en essayant d’apparaître dans le champ de la conscience. En général, sa présence se manifeste indirectement chez les êtres humains, sous formes des différentes polarités, divisions et conflits. Mais chez le psychotique, il fait pression pour émerger directement à la conscience, et le fait d’une façon traumatique. On pourrait presque dire que, chez de telles personnes, le drame essentiel de la condition humaine tend à faire surface directement dans la conscience.
C’est une expérience déchirante et insupportable : se sentir un vide, un néant, un manque. Une vacuité qui essaye d’apparaître, de se donner une forme, une substance propre, d’être « quelque chose ». Une absence cherchant à devenir une présence, et qui, puisqu’elle n’est rien, essaye de paraître grande, très grande. Un néant essayant de paraître énorme, infini, éternel. Un néant qui tente d’être Dieu (l’illusion d’Adam).
Cette « nullité présomptueuse », cette « présomption vide », constitue probablement le germe de la pathologie psychotique. C’est une dichotomie : d’un côté, l’humiliation de se sentir une nullité, de l’autre, la présomption d’être quelque chose de très important. C’est le principe de division en lui-même. Il se glisse comme un élément étranger dans la personnalité humaine jusqu’à ce qu’il la possède et la domine. Le « serpent » du Je séparateur renaît chez l’homme, la tentation de la diversité, de l’auto suffisance et de la rébellion réapparaît. De la nullité, s’élève l’arrogance : l’homme entreprend un chemin séparateur qui semble n’avoir plus de limites. Comme Adam, il joue le drame du refus de la condition humaine, il se sépare –en lui-même – des autres et de Dieu. Il perd la joie d’exister tel qu’il est, et de se sentir vivant, il perd la confiance et l’amour envers la vie, il se sépare de la vie à l’intérieur et à l’extérieur de lui-même. Il est déshumanisé, il devient un « étranger » même pour lui-même. Il se divise, s’en va, se sépare à l’intérieur de lui. Il se dissocie de ses sentiments, devenant froid, insensible, dur de cœur ; il se sépare de son corps même, perdant le contact sensoriel avec la réalité ; il s’identifie à son mental, mais, en dedans, il est divisé en une variété d’idées et de concepts sans connexions logiques. C’est un processus de division infini : physique, émotionnel et mental.
Comme s’il était « hypnotisé » par ce rien qui feint d’être quelque chose, il en écoute le bruit, la rumeur, les « voix ». C’est un grommellement qui fait des commentaires, qui parfois la flatte et parfois le méprise : enfermé dans sa solitude, son seul ami est ce « rien » qui lui parle, qui le suit et le persécute, qui l’élève et le jette à bas, qui le distrait et le déprime, qui le glorifie et se moque de lui, qui l’exalte et le détruit.
Ce rien est son Dieu et son démon, et il est toujours présent : il s’insinue et interfère dans chaque acte de la vie quotidienne. C’est l’inexistant qui devient présent : c’est la vacuité elle-même qui remplit ou vide chaque geste, chaque pensée, chaque sentiment, chaque relation humaine. C’est le principe de déshumanisation qui le possède et le contrôle.
La solitude dans la souffrance
La tragédie de l’individu psychotique consiste non seulement à se sentir déchiré par le processus de division interne, mais aussi (et principalement) à se sentir isolé dans sa souffrance. Il ne vit pas seulement l’augmentation des divisions à l’intérieur de lui, : il se sent également à part et séparé des autres, de Dieu et de la vie. Enfermé en lui-même, dans ses espaces psychiques internes, il coupe toute espèce de dialogue, il ne peut plus rester en contact avec les autres, il se dé-socialise.
La seule façon qui lui reste pour communiquer est d’exprimer sa tragédie, son déchirement interne même. De fait, il communique, sa dichotomie, sa scission, son démon intérieur. Il communique son vide interne, son état de n’être rien, sa vacuité, mais il communique par-là même sa présomption, son orgueil, son arrogance. A cause de ce « vide », il semble s’accrocher aux autres, à ceux qui tentent de l’aider, il dit qu’il n’est rien, qu’il n’a rien, et qu’il a besoin de tout : il se montre faible, vulnérable, misérable. Mais, à cause de sa « présomption », il peut se montrer défiant, provocateur, contrasté, méfiant et dédaigneux : il se sent comme Dieu, tout-puissant, supérieur, arrogant et agressif également.
Le thérapeute qui reçoit la souffrance psychotique ressentira certainement en lui-même un peu de ce déchirement intérieur. Il le ressent en lui chaque fois qu’il pense avoir trouvé la clé pour guérir le patient, quand il pense pouvoir le guérir tout seul et ressent une sensation d’omnipotence. Il le ressent chaque fois qu’il se sent impuissant et tend à laisser tomber son rôle thérapeutique, en le dépréciant. Le thérapeute doit comprendre que ces sensations à l’intérieur de lui ne sont rien d’autre que la pathologie psychotique que son patient lui communique en essayant de la comprendre et de la partager, dans le but de ne plus se sentir seul dans cette souffrance.
A la différence du patient, le thérapeute « n’est pas » psychotique, mais « a » une psychose : il ressent en lui une partie de la souffrance du patient. Aussi, son travail sera de recevoir cette pathologie, de la faire sienne et de la résoudre à l’intérieur de lui-même, de la comprendre et de lui donner la réponse juste. Pour ce faire, il devra être capable de reconnaître et d’accueillir en lui-même à la fois ses propres limites et ses propres potentialités. Il sera à même de faire ceci seulement s’il possède en lui un centre d’humilité qui lui donnera les justes proportions. Il arrivera à faire cela uniquement s’il comprend qu’il n’est pas le « guérisseur » et pas le patient non plus. La guérison est effectuée par la vie elle-même, qui recommence à couler chez le patient, si à la fois « l’homme qui guérit » et « l’homme qui souffre » coopère dans ce processus, en le soutenant.
Alors, ensemble, le patient et le thérapeute travaillent à résoudre cette déchirure, chacun en lui-même. Bien sûr, le thérapeute doit apparaître comme un guide pour le patient, en lui montrant le premier, par son exemple, comment faire. Le thérapeute doit alors recevoir en lui-même cette déchirure, en évitant à la fois de perdre courage ou de se vanter, étant conscient de ses limites tout en savourant son succès, mais ayant aussi le sens de la dignité dans son rôle tout en subissant une défaite. De cette façon, il sera capable de résoudre, petit à petit, la dichotomie, de comprendre et de faire comprendre au patient que le vide intérieur et l’attitude d’arrogance ne sont pas opposés, mais « complémentaires » : la sensation de nullité n’est rien d’autre que l’exaspération de la perception de ses propres limites humaines, et la présomption n’est rien d’autre que la distorsion de sa propre dignité et d’une perception adéquate de sa propre valeur.
Par conséquent, le thérapeute face à la souffrance psychotique, se positionne en guide et comme point de référence et essaye de se placer au côté du patient pour soutenir, avec lui, au moins une partie de sa souffrance. Mais le thérapeute ne peut être seul dans son travail, même s’il ne perd pas l’humilité et le sens des proportions. Les dimensions de la souffrance psychotique sont trop grandes pour qu’un seul opérateur y fasse face.
Le patient est partiellement conscient de cela, et il fait attention à ne pas laisser déteindre toute sa pathologie sur le thérapeute : il ne veut pas guérir en rendant le thérapeute psychotique à sa place. En fait, il sait très bien qu’il est devenu malade à la place d’autres gens : il a introjecté toutes les déchirures extérieures de personnes qui, vivant près de lui, n’étaient pas capable de les supporter seuls et les ont déchargées sur lui. Il a introjecté toutes les ambiguïtés, les querelles, les contradictions de sa famille et de son environnement social, il a reçu leur vacuité et leur arrogance, leurs excitations et leurs frustrations, leurs besoins de posséder et leurs refus. Par conséquent, il est nécessaire que le thérapeute n’opère pas seul, et qu’il soit aidé par un groupe de collaborateurs.
C’est là, la « thérapie de groupe » dont chaque personne souffrant de psychose a besoin. Un groupe de collaborateurs travaillant ensemble d’une façon synergique, essayant de créer autour du patient un environnement thérapeutique de confirmation et de partage, de dialogue et de communication, d’amour et de respect, d’espérance et d’optimisme, de courage et de volonté, de soutien durant la résomption des relations sociales (affectives et professionnelles), d’humilité et de dignité, de joie et de confiance en soi et de confiance dans la vie. Le travail est long et épuisant, même pour un groupe de collaborateurs. A la création de cet environnement thérapeutique devraient idéalement participer les amis, la famille (« guérie » ou pour le moins « éduquée » dans cette direction), sinon la communauté sociale entière (également « guérie » dans sa culture de la présomption qui tend à exclure d’elle-même ce qui est déviant et improductif).
Au-delà de la souffrance
Le patient ne communique pas seulement son vide intérieur et son masque arrogant de défiance. Il fait un effort pour mettre en dialogue son intimité, ses sentiments mortifiés, la voix sourde de sa propre âme. Si le thérapeute écoute attentivement et profondément, il peut recevoir les vibrations de l’âme et entrer en syntonie avec elles.
Par conséquent, le thérapeute n’est pas seulement chargé de recevoir et partager la souffrance psychotique, mais il doit aussi aller « au-delà » d’elle, pour entrer en communion et en consonance, à travers son propre Soi, avec le Soi du patient qui est toujours présent, en dépit de sa pathologie, et qui, à travers lui, continue à communiquer sa présence.
La solitude de l’âme
Le patient ne communique pas uniquement son vide intérieur et son masque défensif arrogant. Il s'efforce aussi de mettre en dialogue son intimité, ses sentiments mortifiés, la voix muette de sa propre âme. Par une écoute attentive et profonde, le thérapeute peut recevoir aussi les vibrations de l’âme et se mettre en syntonie avec elles.
Le thérapeute pourra alors comprendre que non seulement la perception d'une sensation de vide et d'impuissance (ou bien d'exaltation illusoire) qu'il ressent à l'intérieur de lui même pendant sa relation avec le patient psychotique représente la “résonance” dans son esprit de la souffrance dissociative du patient, mais il comprendra aussi que de telles sensations ne sont que l'expression inversée et scindé d'un besoin d'“ancrage” humain et terrien/terrestre??, c'est à dire d'un sentiment d'humilité (“humus”), d'une présence fondamentale d'“humanité”, qui persiste malgré la pathologie.
Pour cette raison, le patient ne cessera jamais d'essayer de communiquer toute son “humanité ensevelie”, c'est à dire les sentiments du Soi, qu'autrefois ont été piétinés, blessés et désavoués, les faisant résonner de façon altérée et inversée, à travers les symptômes de sa maladie, dans l'esprit du thérapeute. Ainsi, par exemple, la “peur” que le thérapeute ressent à l'intérieur de lui, ce n'est rien d'autre que la tentative de la part du patient de communiquer non seulement son angoisse, mais aussi et surtout son “courage qu'autrefois ne fut pas encouragé”; de la même façon que la “douleur dépressive” est l'expression d'une “joie qui ne fut pas jouie”; le “sens de culpabilité” veut communiquer une “innocence qui fut contaminée”; ainsi que l’“ambiguïté” et le “sens de fausseté” ce ne sont que des façons altérées d'exprimer une “vérité non reconnue”; la “rage” et la “haine” se manifestent simplement comme un "amour qui ne fut pas aimé”.
Alors, la tâche spécifique du thérapeute sera celle de traduire la communication de la souffrance psychotique dans la voix des sentiments sous-jacents, pour ensuite les atteindre, les cueillir et les valoriser, pour entrer en "consonance" et enfin les partager. De cette façon, le patient, l'homme qui souffre, pourra exhumer ses sentiments (creusant sous sa propre pathologie) et les rééduquer ; il pourra ainsi, ayant à côté de soi la figure-amie du thérapeute qui le comprend et qui le confirme, récupérer la dimension de sa propre humanité spécifique.
De cette sorte la thérapie vient alors à se configurer comme une véritable ré-éducation du sentiment, une aide pour une confiance renouvelée dans la vie, une restitution d'humanité. Le thérapeute essayera de cueillir “in vivo” chaque petite vibration de sentiment (d'innocence, d'amour, de joie, de confiance, de courage, de beauté, etc.) que le patient manifeste timidement pendant la relation thérapeutique, en la reconnaissant en tant qu'instant expressif de son âme, qui tente de se manifester au delà et à travers la pathologie: ainsi il la laissera “résonner” en lui, pour ensuite la confirmer, la valoriser et la partager avec les émotions et les sentiments correspondants (“consonance”).
De cette sorte il pourra se réaliser non seulement le partage de la souffrance, mais aussi un “partage du sentiment”, beaucoup plus intime. Mais puisque le sentiment est la “voix de l’innocence” de l’âme1 qui se met en relation, c'est son déploiement et son mouvement renouvelé dans la dimension de la vive, le partage du sentiment en tant que relation entre âmes, acquière la signification profonde d'un véritable “soin de l'âme”, ce qui revient à soigner sa “solitude”.
Dans le cas spécifique de la problématique psychotique, cette réparation (soin??) se concrétise dans la tentative de substituer le “monologue psychotique” (ou pseudo-dialogue hallucinatoire avec son propre “vide intérieur”) avec un véritable “dialogue thérapeutique” qui doit être interprété comme relation entre le Soi du thérapeute e le Soi du patient. Soigner l'âme du sujet psychotique signifie lui rendre la capacité de relation, c'est à dire lui permettre de couler à nouveau dans la vie: ceci s'opère à travers l'émotion, c'est à dire à travers la rencontre et la consonance des sentiments, la résonance collective de deux intimités, la vibration simultanée de deux subjectivités.
En conclusion, la tâche du thérapeute ne se résume pas uniquement à recevoir et partager la souffrance psychotique, mais consiste aussi dans le “dépassement” de cette souffrance pour ensuite rentrer en communion et en consonance, à travers son propre Soi, avec le Soi du patient qui lui est toujours présent au delà de la pathologie, qui à travers celle-ci continue à communiquer sa présence et qui conserve toujours l'“espoir” d'être enfin écouté et compris.
Résumé
La souffrance psychotique est caractérisée par la prédominance de la tendance à la séparativité et à la fragmentation sur la tendance vers la synthèse et l’intégration. L’auteur identifie le début de la dissociation psychotique dans le déferlement à l'intérieur du champ de la conscience individuelle de la “division originaire” présente dans l'inconscient collectif inférieur de l’humanité. C'est la polarité entre le “rien/néant” et le “tout”, entre l'humiliation et la présomption, entre la peur du propre anéantissement et le désir d'être Dieu. Une telle scission tend à revêtir l'aspect d'une “entité” qui prend possession de la personnalité du patient (remplaçant son propre Soi), donnant ainsi vie au processus de dissociation.
Le patient la communique (par osmose inconsciente) au thérapeute qui en fait l'expérience à l'intérieur de lui même sous forme d'une alternance de vécus d'impuissance et de toute-puissance thérapeutique. Pour aider le patient, le thérapeute, doit être capable d'accueillir ce noyau pathologique et de le soigner “à l'intérieur de lui-même”, faisant pression sur sa propre “humilité” qui lui permet d'acquérir le sens des justes proportions et de résoudre la dichotomie, en intégrant dans une synthèse supérieure le sens des limites avec la perception des potentialités. Il s'agit d'une “thérapie indirecte” que le patient et le thérapeute effectuent “ensemble”, chacun sur lui même.
Le patient ne communique pas uniquement son vide intérieur et son masque défensif arrogant: il s'efforce aussi de mettre en dialogue son intimité, ses sentiments mortifiés, la voix muette de sa propre âme. Par une écoute attentive et profonde, le thérapeute peut recevoir aussi les vibrations de sentiment de l’âme et se mettre en syntonie avec elles. Il s'agit là du “soin de l'âme”, qui signifie soin de la “solitude” de l’âme: ce soin se met en oeuvre à travers la communion et la consonance entre le Soi du thérapeute et le Soi du patient.
Cependant la souffrance psychotique è trop grande pour qu'elle puisse être soutenue par un seul thérapeute. Pour chaque patient, il est indispensable de constituer un groupe d'opérateurs (“thérapie en groupe”) qui agissent en synergie, chacun selon ses attitudes et ses compétences professionnelles, fin de réaliser autour du patient un véritable “climat thérapeutique” composé d'un ensemble de facteurs relationnels positifs, unitifs et re-structurants.
Tan NGUYEN ©2017